• À Darnétal, il charge le policier en chaussettes

    Justice. Huit mois de prison avec sursis pour Riad R., 29 ans, qui, pour fuir un contrôle alors qu’il transportait de la drogue, a bousculé un policier.

     
     

    On connaît les courses-poursuites du cinéma américain : grosses bagnoles, sirènes hurlantes, cascades et roulements de tambour. Et puis il y a le « saute-dessus » de la rue Jules-Ferry à Darnétal, le 9 janvier dernier, qui mériterait d’être incarné sur grand écran par Benoît Poelvoorde vu son apparente absurdité.

    Qu’on se figure Riad R., 29 ans, la barbe naissante, jeune homme étique mais sans éthique, qui a dans ses mains le volant d’une Opel Corsa et dans ses poches près de 500 grammes de résine de cannabis. Il grille un stop, la police le voit, se met à sa poursuite. Jusque-là, c’est du banal. C’est même ennuyeux.

    Là où la situation bascule, c’est quand le prévenu s’arrête presque immédiatement, jette ses baskets « pour aller plus vite », et se met à courir comme un dératé tout en semant à tout vent des plaquettes de résine de cannabis. L’une atterrit sur le toit d’une école, l’autre sous des voitures...

    Deux policiers tentent de le rattraper tandis que deux autres, en voiture, tentent de l’intercepter. Dans une descente, alors qu’il est en chaussettes, le prévenu, poings en avant, charge un adjoint de sécurité, le bouscule, est maîtrisé avec vigueur (Riad R. en porte les stigmates), est menotté au sol alors qu’il se débat comme un beau diable.

    « Vous ne pouvez pas dire n’importe quoi »

    - « Je ne pouvais plus m’arrêter, je n’ai pas voulu le percuter. J’étais en chaussettes, ça glissait », plaide le jeune homme qui conteste la rébellion.

    « Mais une rue, c’est large. Vous pouviez l’éviter », rétorque le tribunal.

    Et la drogue ? Le prévenu dit qu’un inconnu dans un bar aurait, le matin même, senti ses difficultés passagères et la lui aurait confiée pour stockage contre 200 €. Alors qu’en perquisition, c’est une balance de précision, des emballages, des résidus de cannabis et un couteau maculé de drogue qui ont été retrouvés. « Tout ça n’est pas à moi, on me l’avait confié ».

    - « Vous avez le droit de dire ce que vous voulez, mais vous ne pouvez pas dire n’importe quoi », gronde le tribunal. « Il n’est pas sincère dans ses explications », euphémise le procureur de la République.

    « Mon client n’est pas un trafiquant, mais une nourrice, ces gens faibles que les trafiquants ciblent et chez qui on stocke de la drogue pour déjouer les perquisitions », plaide la défense. « Ce n’est pas intentionnellement qu’il a bousculé le policier ».

    Le tribunal a rejeté ces explications et a condamné Riad R., au passé presque immaculé, 

    à huit mois de prison avec sursis et 500 € d’amende. Le policier bousculé recevra 100 € de dommages et intérêts. C’est beaucoup moins que l’intérêt qu’on a porté à cette histoire.

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